Trois ans après sa première présentation à l’E3, Roller Champions est enfin disponible. Le free-to-play aux faux airs de Knockout City et Rocket League version roller derby est sorti discrètement sur PC et consoles le 26 mai dernier après une bêta fermée qui avait laissé les joueurs dubitatifs. Le temps a-t-il permis à Ubisoft de bonifier son jeu de sport coopératif et compétitif ? On a enfilé nos patins et notre casque et on a tourné, tourné, et tourné en rond.

Un concept original, fun et accessible

Sport fictif inspiré du roller derby, Roller Champions dispose de ses propres règles. Il oppose deux équipes de trois joueurs sur des circuits fermés où l’objectif est de marquer cinq points pour remporter la victoire. Il faut d'abord faire au moins un tour complet avec la balle pour ouvrir l’unique cercle qui sert de but. Plus l’équipe en possession de la balle a des tours de piste derrière elle, plus elle gagnera de points par le but marqué. Un but équivaut à un point après un tour, à trois au bout de deux tours, et à cinq après trois tours. Si le ballon est perdu, le compteur repart de zéro. L’objectif est donc de glaner un maximum de points d’un coup, mais la bataille risque d’être rude car les adversaires vont user et abuser de diverses techniques dont des contres, tacles, esquives, uppercuts et autres interceptions. Si ça peut paraître un peu confus à la lecture, le concept s’appréhende très rapidement une fois la manette en mains. 

Roller Champions review

Celles et ceux qui iront chiner au-delà du tutoriel rudimentaire découvriront des mécaniques plus subtiles pour mieux faire des ravages dans les arènes. Il aurait été préférable d’offrir une initiation plus poussée, avec un match tutoriel qui permet d’apprendre l’ensemble des coups et des tactiques possibles, plutôt que de les cacher dans un menu que très peu de joueurs iront consulter. Dommage, car le jeu récompense les plus audacieux qui n’hésitent pas à prendre leurs adversaires à contresens, à faire des tacles aériens ou à faire rouler la balle au sol quand une passe est trop risquée. Mais ça, Roller Champions ne vous l’apprend pas d’emblée. 

3 petits tours et puis s'en vont

Dans ses meilleurs moments, le free-to-play à roulettes peut être prenant avec des actions qui s’enchaînent, des contres inattendus, de longs jeux de passe qui viennent surprendre l’équipe d’en face et une sensation de vitesse franchement grisante. Le système de score variable permet quelques retournements de situation bien sentis et pousse clairement à prendre des risques pour tenter de renverser la vapeur lorsqu’un trop gros écart s’est creusé. Si la réalisation n’est pas mauvaise et que l’aspect stratégique peut offrir de beaux moments, le jeu manque clairement de punch. Les stades sont vides, les mécaniques restent trop limitées pour instaurer une sensation de renouveau d’un match à l’autre et en l’absence de toute musique lors des matchs, l’ambiance ne tient qu’à son commentateur. Ses quelques punchlines sont rigolotes au début, mais elles ont vite fait de taper sur les nerfs et d’être trop agressives à l’oreille. 

test Roller Champions
Le swag de la team chauve

C’est entre amis qu’il y a surtout moyen de s’amuser pendant quelques heures, du moins quand le matchmaking fonctionne. En l’état c’est au petit bonheur la chance pour pouvoir jouer avec sa team sur la même console à cause d’erreurs de serveur abondantes et de bugs qui empêchent tout simplement de lancer une partie sans changer le chef d’équipe. C’est d’autant plus frustrant que Roller Champions est cross-play, mais il faut obligatoirement jouer sur la même plateforme pour pouvoir en découdre en équipe avec ses amis. Vous voulez faire une team avec un copain sur PS5 et une autre sur Xbox ? Pas de chance c’est impossible actuellement.

Où est ton contenu ? Dis-moi où est ton contenu ?

Quand tout fonctionne, Roller Champions se présente comme un jeu sympa à faire entre copains le temps de quelques parties. Mais on a vite fait le tour, littéralement. On ne calcule plus le nombre de matchs que l’on a passés juste à faire des tours de piste, à tacler et se faire bousculer sans qu’aucun but ne soit marqué. La sensation de nouveauté et d'originalité s’estompe aussi vite qu’elle est arrivée, pour laisser place à une lassitude d’autant plus pesante que Roller Champions ne propose actuellement qu’un seul type de jeu et trois arènes à tout casser, même si vous n’en verrez sûrement qu’une seule tant la rotation laisse à désirer. Des événements arriveront prochainement pour diversifier un peu l’expérience, notamment avec un mode 2v2 et une expérience hot potato (patate chaude), mais en l’état on a pas grand-chose à se mettre sous la dent.

C’est l’un des gros points noirs de Roller Champions : son contenu au lancement est ridiculement rachitique. Les options de personnalisation se comptent sur les doigts de la main au point qu’il n’y a absolument aucune coupe de cheveux dès le départ. Vous commencez chauve, et vous finissez avec le même Faux Hawk que vos adversaires et coéquipiers. Parce que les cosmétiques déblocables gratuitement et en jouant sont eux aussi peu nombreux, le jeu pousse clairement les joueurs dégoûtés par l’allure de leur personnage à se tourner vers les microtransactions. Le Pass Premium s’achète avec la monnaie in-game, les Wheels (500, soit 4,99€), que l’on gagne au compte-gouttes en jouant naturellement. Il va falloir grinder pour espérer l’avoir gratos.

Roller Champions test

Le Pass gratuit contient quant à lui UNE coupe de cheveux, UN couvre-chef, UNE paire de gants et UNE veste. À cela s’ajoutent deux lootboxes, qui ne se débloquent que trop rarement elles aussi et qui ne contiennent parfois qu'un seul objet. Il est presque nécessaire de sortir la carte bleue pour obtenir un minimum d’éléments cosmétiques et on a franchement vu plus sain comme modèle économique pour un free-to-play. Et tant que le nouveau contenu n’arrive pas et que le titre ne prouve pas qu’il est capable de se renouveler, difficile d’avoir envie d'investir son argent ou son temps.